Museum Emmanuel Liais, un voyage dans le temps

Le muséum Emmanuel Liais est un endroit assez spécial à Cherbourg, dans un jardin public très fréquenté se trouve des serres ainsi qu’un muséum en accès libre. Les collections sont très traditionnelles pour un muséum et présentées d’une manière encore plus traditionnelle. Un voyage dans le temps qui permet d’estimer ce type de muséographie et de scénographie, remanié à la mode des années 1980 (grilles métalliques percées pour faciliter le remaniement des accrochages)

20150611_162700.jpg
Pour le plaisir de la calligraphie

 

Ce que j’aime dans ce type de musée c’est le côté artisanal : les cartels et étiquettes sont rédigées à la main dans une calligraphie inédite. Tout est tellement artisanal que même les récolements sont notés d’un R sur certaines étiquettes. Pas tout à fait fini si on en croit ces marques. Une petite note à ce sujet pourrait d’ailleurs intéresser les visiteurs…

Les présentations pourraient vraiment, dans certaines salles, venir tout droit du début du XXe siècle. Ce qui les empêche d’être toutes considérées de cette époque ce sont ces plaques métalliques percées qui sont au fond des multiples vitrines et qui servent de supports à de nombreux spécimens, moins esthétiques que des panneaux de bois moulurés mais surement plus pratiques pour des changements. Toutefois, je reste dubitative sur le fait que ces changements aient eu lieu à un moment donné… C’est le genre de musée où la poussière fait également partie des collections.

Ce petit musée conserve de jolies collections, dans des états variables en ce qui concerne les animaux naturalisés, mais la variété est intéressante ainsi que certaines positions. Les origines de ces animaux sont variées, certains sont locaux d’autres plus exotiques. Ils sont rangés par famille et par milieu de vie, classique pour un muséum mais en tant que musée de proximité c’est important à mon sens d’avoir ce genre de présentation pour son côté pédagogique.

Visiter un muséum c’est en quelque sorte faire un voyage naturel en plein milieu artificiel. La balade serait sans doute plus agréable s’il y avait des informations en plus des noms et origines géographiques des spécimens. S’il est compréhensible de ne pas avoir plus d’informations sur tous ces animaux, un ou deux niveaux d’accès supplémentaires pourraient être intéressants pour la deuxième ou troisième visite que ce genre de petit musée gratuit peut inciter.

Je suis toujours à la recherche du muséum qui réussira à m’intéresser à la minéralogie ou aux coquillages mais ce ne sera pas le muséum Liais. Les spécimens sont jolis pour certains mais à part la délectation esthétique et l’appréciation des caractères généraux d’une typologie grâce à une exposition en série, mon cerveau n’a pas grand chose à me mettre sous la dent. Et pourtant j’aimerai en savoir plus sur les coquillages !

20150611_164434.jpg
Vue de la collection asiatique

Au rez-de-chaussée se trouve les collections naturelles, minéraux et animaux et à l’étage les collections ethnographiques (Amérique du Nord, Afrique, Egypte, Asie). Je ne sais pas si c’est le bâtiment ou le poids des collections mais l’accès à l’étage est limité en nombre de personnes.

Les espaces sont vraiment beaux, malheureusement un peu gâchés par certains lettrages un peu décalés. L’avertissement de la jauge limite à l’étage donne une petite impression de danger, même si j’étais seule dans le musée lors de ma visite. J’ai avancé comme sur des oeufs, petits pas par petits pas.

C’est dans cette partie où j’ai vraiment été étonnée par la richesse des collections, la qualité et la variété. Un tour du monde en moins de 70 m². En allant tout droit en haut des marches on commence la visite par l’Amérique du Nord et les inuits. Une dent de narval est exposée, c’est ce qu’au Moyen-Age certains appelaient une corne de licorne ! Viennent ensuite les panoplies de cowboys et d’indien, en vrai ! Puis l’Asie, l’Afrique et l’Océanie avant de finir par une salle sombre et mystérieuse évoquant l’Egypte et l’exposition d’une momie.

J’ai beaucoup apprécié ma visite au muséum Emmanuel Liais, ce charme désuet que j’apprécie autant que la performance des musées aux méthodes de médiation contemporaine. Il y a toujours du bon et du moins bon dans un musée. Le muséum Liais est un musée accessible, qu’on peut décider de visiter sur un coup de tête lors d’un après-midi, mais pas aux handicapés. On sent que c’est un musée issu de donations et dont les collections et la muséographie se sont faites au fur et à mesure, mais il y a un bon moment déjà. Tout est un peu daté et à la fois l’attachement des visiteurs au lieu peut effrayer quant à d’éventuels changements. Les collections sont riches et bien visibles. Le musée est petit et on peut s’attarder un peu sur tous les spécimens sans ressortir avec un mal de crâne. C’est donc un musée à échelle humaine.

De l’autre côté, un musée si mignon, dans un tel cadre et avec de telles collections mériterait des outils de médiation et un lifting scénographique avec un parti pris (ancien ou moderne) franc. Quelques outils de médiation, notamment textuels, pourraient être un plus pour les visites libres et en famille.

Un musée qui vaut le détour, pour le petit voyage dans le temps qu’il permet et les jolies collections qu’il présente. N’hésitez pas à prolonger votre visite de Cherbourg avec le musée Thomas Henry et la Cité de la Mer !

Un commentaire sur “Museum Emmanuel Liais, un voyage dans le temps

Ajouter un commentaire

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Image Twitter

Vous commentez à l’aide de votre compte Twitter. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s

Propulsé par WordPress.com.

Retour en haut ↑

%d blogueurs aiment cette page :