Quand les archives donnent vie à la Première Guerre mondiale

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Affiche de l’exposition à l’entrée des archives et jeu de lumière

Dès le début, je la sentais bien cette exposition des archives départementales du Calvados ! Je ne sais pas pourquoi parce que c’est loin d’être mon sujet préféré, la Première Guerre mondiale. Peut-être la femme sur l’affiche ? Bref, je ne l’explique pas et je n’ai pas été déçue. Pourtant j’ai attendu la dernière semaine pour aller la voir.

Le premier atout de cette exposition : elle est gratuite, tellement gratuite que le catalogue d’exposition est aussi gratuit (et ce n’est pas un petit journal agrafé). J’ai été bien accueillie, avec le sourire, et je n’ai pas senti de regard pesant dans mon dos quand j’avais les yeux rivés sur mon téléphone (ce n’est pas le cas partout). Bon j’étais un peu seule, en même temps, c’était un lundi…

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Vue de l’espace principal, à gauche la vie civile, à droite l’introduction et derrière la partie militaire

Le début de l’exposition est clair dans ce grand espace. Le titre de l’introduction Le Calvados en 1913 plante le décor, comme une dissertation. Ensuite les séquences s’enchaînent, sans ordre nécessaire, les thématiques se répondent autour de trois thèmes bien séparés visuellement et dans l’espace. (Cela m’a rappelé ma première exposition dont le principe était un peu le même.) Il y a ici trois parties (comme une dissertation) une concernant les militaires (bleu horizon), une concernant les civils (marron) et une sur le retour à la vie « normale » (jaune). Dans chaque espace ont fait, a proprement dit, un tour, autour et entre des cimaises auto-portantes avec ici ou là un socle et une vitrine avec des documents.

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La société deauvillaise, Sem, 1912

J’ai beaucoup aimé la sélection des documents choisis. Les textes d’expositions étaient clairs et structuraient le discours, chaque thématique n’avait pour autant pas nécessairement besoin de texte. Les documents d’archives faisaient sens et ce de manière assez facile. Ils étaient aussi suffisamment attractifs pour que j’ai envie de m’y intéresser. Les cartels étaient assez bien fait pour aider et contextualiser, bien que pas toujours bien placés par rapport au document. Non dépourvu d’humour, il suffisait de s’y intéresser. Et c’est suffisamment rare pour être mentionné ! Mes petits préférés : l’annonce d’une réunion non-contradictoire sur le suffrage des femmes, présidée par Mme de Schlumberger et M. Henry Chéron, les caricatures de Sem, les notes de l’instituteur de Saint-Ouen-le-Pin, une chanson guerrière sur l’air de la Marseillaise, une lettre de dénonciation des exemptés, la liste et répartition des blessés dans les ateliers de reconversion (dont l’orthopédie), une une de journal avec et sans censure.

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Une du bonhomme normand avant censure

 

Je ne me suis pas attardée sur tous les thèmes mais certains m’ont particulièrement attirée. Tous n’était pas forcément développés comme j’aurais aimé. Par exemple la place des enfants. J’ai trouvé très intéressant d’aborder la thématique mais je n’ai pas trouvé le traitement particulièrement saisissant. Tout ne pouvait pas être développé de la même façon, l’exposition en serait devenue indigeste mais je n’ai pas trouvé mon compte partout. A chaque visiteur sa visite.

Pour pouvoir mettre à profit tout le potentiel informatif d’un carnet de croquis de poilu normand, l’équipe de l’exposition a fait le choix de le reproduire pour le laisser à feuilleter par les visiteurs. L’original était exposé à une page choisie dans une vitrine. J’ai trouvé ce choix particulièrement intéressant. D’une part il laisse le visiteur
manipuler un objet, et dans une exposition, ça fait toujours plaisir. Il montre aussi le choix à faire quand on expose un livre, une seule double page pourra être montrée. Le fac-similé est un bon moyen : l’original expose une page spécifique, avec un choix, c’est l’objet ayant été sur le front tandis que la copie permet d’accéder au message de l’ensemble du carnet et d’entrer en action.

 

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Liasses des fiches des réfugiés

En plus d’être présentées pour leur valeur documentaire, les archives peuvent aussi faire une démonstration de leur masse avec l’exposition en vitrine des fiches concernant les réfugiés éditées par chaque ville. On sent bien que ces épaisses liasses ne sont pas les seules à être conservées aux archives départementales mais elles font leur effet.

 

La dernière partie, bien que nécessaire et logique par rapport au propos, m’a moins attirée. Les documents grands formats m’ont moins donné envie de m’approcher pour les découvrir en plein. Il y avait aussi plus de reproductions et leur répartition était moins intéressante qu’en bas. Ici pas de cimaises mais l’utilisation des murs de la salle circulaire. J’ai eu un regard surtout périphérique sur cet espace. Après plus d’une heure de visite, je devais être un peu fatiguée en fait… Cette troisième partie revient sur la nécessité de parler de la Première Guerre mondiale en Normandie, région de l’arrière proche et donc forcément stratégique. Cela remet en contexte cette guerre mondiale pour ce qu’elle est, et dont j’ai parfois une version un peu biaisée à cause de l’éloignement géographique. D’autant plus dans un endroit où la guerre suivante a laissé des marques rouvertes tous les ans pour célébrer le début de l’été.

J’espère que les archives départementales du calvados feront prochainement une nouvelle exposition !

3 commentaires sur “Quand les archives donnent vie à la Première Guerre mondiale

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  1. Cela avait l’air d’être une exposition pour moi ça ! Très bonne idée que la reproduction à disposition (surtout si peu de monde…). Le catalogue d’exposition gratuit par contre si c’est cool quand on n’a pas la capacité d’investir, un prix au moins symbolique me semblerai mieux, ce n’est pas un banal flyers :p

    J’en profite pour te remercier pour la pluie de « j’aime » que j’ai vu s’abattre sur mon site 😉

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    1. Les AD14 ne sont pas assez clairement perçues comme un lieu d’exposition à mon avis. Elles ne sont pas faciles à trouver non plus, ça se mérite ! Quand je suis arrivée une classe partait, je pense qu’à 30 dans l’espace, c’est un peu plus serré et moins facile pour la repro du carnet. Si le catalogue d’expo avait été payant, ça ne m’aurait pas dérangée. C’est le genre de livret qu’il est agréable d’avoir, essentiellement les textes et les documents phares. Un prix entre 5 et 10 € aurait été raisonnable mais ce n’est pas ce qui était choisi. L’expo était labellisée Centenaire, peut-être que la subvention a permis cette générosité.

      Pour la pluie de « j’aime » c’est très normand de ma part !

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