La médiation est une forme d’éducation informelle dans un espace culturel qui n’est pas scolaire. Hors, historiquement, la médiation muséale a commencé comme en classe. Les salles pédagogiques étaient du genre tables, chaises, encrier et tableau noir. Et puis, semble-t-il à partir des années 2000 (de manière globale), il y a une prise de conscience que le visiteur est intelligent, qu’il a des connaissances et que sa fréquentation des musées n’est pas forcément liée à une notion d’apprentissage.
« L’exposition est une unité synthétique faite de représentations et d’expériences de visite. »
Stanislas Hommet.
Cela veut dire qu’un visiteur visite l’exposition comme personne d’autre, qu’il arrive avec ses représentations du sujet, du concept de l’exposition et du musée et de ses expériences passées de visite muséales ou non. En tant qu’objet social, le musée a besoin d’acteurs pour faire vivre ses récits. La médiation permet de percevoir ces récits, de les raconter.
Lors de sa venue, le visiteur évolue dans un cadre personnel fabriqué avec ses questionnements conceptuels (ça veut dire quoi ce que je vois ?) ou pratique (où sont les toilettes ?). Il faut pouvoir, par le biais de l’exposition, qui est une médiation en soi, ou par un autre moyen, pouvoir perturber ce cadre de questionnement personnel pour pouvoir ajouter des références nouvelles en terme de représentations et d’expériences de visite. Parfois l’interpellation ou la question directe sont les meilleurs moyens pour obtenir ce résultat. Il est aussi possible d’expliciter la scénographie quand elle fait sens et qu’on veut être sûr que personne ne rate le message. Donner plusieurs canaux à un même message permet de s’assurer de son passage. Tout le monde n’est pas sensible aux mêmes canaux. La médiation c’est cette rencontre qui aboutit à un changement, au sens large, par l’apprentissage. Parfois c’est à la fin de la visite que le visiteur prendra toute la mesure du message de l’exposition, il aura alors peut-être envie de tout recommencer mais pas forcément l’énergie.
Depuis la loi musée de 2002, un musée doit disposer d’un service des publics (en propre ou mutualisé) pour porter l’appellation musée de France. Or entre 65 et 75 % des musées en dispose. Les actions pédagogiques et à destination des publics doivent également être mentionnées dans le projet scientifique et culturel (PSC) également obligatoire dans le cadre de cette appellation. Il n’y a pas de chiffre concernant le nombre de musées en disposant, je crois que c’est mieux ainsi pour le moment.
Les expositions labellisées d’intérêt général, comme l’exposition Neandertal du musée de Normandie, implique une enquête des publics.