Le musée d’initiation à la nature, un charme désuet et après ?

Le musée d’initiation à la nature, ou MIN \min\ pour les intimes, est ce qui se rapproche le plus d’un museum à Caen. C’est un tout petit musée dans des locaux charmants à proximité de l’hôtel de ville et de l’artothèque. Les collections sont concentrées sur les animaux qu’on trouve en Normandie, essentiellement des mammifères et des oiseaux, dans des vitrines décorées selon les environnements de chacun.

IMG_20160209_162328.jpgA première vue, le musée est daté, mais avec beaucoup de charme ! Disons que lors de ma dernière visite au MIN, je devais avoir 10 ans, les vitrines étaient déjà comme ça. (En tout cas j’adore ce type de musée)

Il y a très peu de textes : quelques présentations générales sur les environnements dans les vitrines, tenant et aboutissant de la chaîne alimentaire, etc. Le tout est très résumé et IMG_20160209_163610dans une calligraphie qui porte bien son nom. Les animaux naturalisés, plutôt naturaliste ainsi que des trophées de chasse, ne sont identifiés que sur un diagramme de vitrine. Seuls leurs noms vernaculaires sont écrits, c’est une démarche pédagogique intéressante, pas de nom latin compliqué, mais pas d’information sur les animaux non plus (alimentation, origines, …). Il y a quelques panneaux thématiques, notamment sur la protection de l’environnement et sur la nécessité de conserver toute la chaîne alimentaire, qui élargissent le propos et donnent du sens au musée. Globalement c’est un musée avec un potentiel qui ne demander qu’à être mis en action sans modifications formelles majeures à mon sens.

Et c’est en bonne voie ! En effet, le musée propose une tablette (gratuite) qui reprend les vitrines une par une et permet d’accéder à plus de contenu pour chaque espèce : un nom scientifique (pourquoi pas), la protection ou non de l’espèce, comment on trouve l’animal en Normandie (toute l’année ou pas), ce qu’il mange et puis du contenu supplémentaire en photo, vidéo, ou en audio pour les oiseaux. Cela replace l’espèce dans un contexte réel et plus vivant. Et puis pour les animaux potentiellement mignons : ils n’ont pas hésité ! Exemple avec l’écureuil roux (et avec les copyright creative commons !) ça compense le fait que le spécimen soit de dos. :-/

Cet outil, qui apporte beaucoup à la visite, semble être un début car il y a un onglet jeu qui n’aboutit pas encore à quelque chose. Ce qui est à disposition du visiteur est complet mais j’aimerais aller plus loin.

Concernant les espèces, pour les plus rares, une carte pourrait être utile afin de situer des lieux d’observation (pour les pingouins, parce que oui, on peut voir des pingouins en Normandie) même si ça pourrait les mettre en danger. Peut-être avoir plus d’information sur les plantes et les insectes dont certains se nourrissent, car eux aussi doivent faire l’objet d’une attention particulière pour maintenir leurs prédateurs.

Actuellement, ce musée se visite un peu comme parc zoologique figé. Et là, aucune difficulté à voir les animaux, ni à les photographier ! Les dioramas sont assez bien faits et le propos est assez abstrait par rapport aux objets. Pourtant ce que j’aime dans n’importe quel musée, et c’est peut-être très personnel, c’est de savoir des choses sur l’histoire de l’expôt. C’est normal dans un musée de beaux-arts (auteur, production et acquisition) ou d’ethnographie (usage et cadre de collecte) et pourquoi pas dans les muséums ? D’autre part, les spécimens naturalisés, d’époques différentes, représentent tous leurs congénères passés, présents et futurs, mais eux ? Qui sont ces spécimens ? D’où viennent-ils ? Peut-être que le côté macabre est dissuasif mais je trouve ça intéressant de savoir que cet écureuil, par exemple, a été vivant à telle époque. Ça pose d’autres questions qui me semblent pertinentes pour un muséum : la préservation, le style de taxidermie, l’autorité, ce que le spécimen naturalisé raconte de son histoire, de son époque. Ces thématiques sont complètement absentes du MIN, et d’autres muséums, alors que certaines anecdotes sont importantes, concernant la chasse, le mazoutage, le sauvetage, … Toute l’histoire de la collection, qui est pourtant très riche !

L’outil numérique permettrait de proposer une visite parallèle qui intéresserait des publics plus adultes que le cœur de cible actuel du musée (enfants, écoles et familles). C’est aussi une entrée qui peut être touristique, le MIN c’est une entrée culturelle sur le domaine normand d’un point de vue naturel. Quand le musée de Normandie propose un point de vue historique et le musée des beaux-arts un point de vue artistique. Toutefois, la communication n’est pas faite dans ce sens et le musée globalement absent des campagnes de communication touristiques. La programmation y est pourtant intéressante en partenariat avec le CPIE local.

Le jour de ma visite, je n’ai pas eu le temps de m’attarder sur le jardin du MIN qui est un lieu avec une médiation très visible et présente. Vivement ma prochaine visite !

 

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