Je ne pense pas en faire une habitude mais je vais vous parler d’un livre.  C’est un livre un peu spécial parce que je me suis répété pendant toute ma lecture que c’était un très mauvais livre documentaire mais que ça ferait une très belle expo !

IMG_20160209_231556.jpgJ’ai eu ce livre en prêt à ma bibliothèque de quartier, la thématique m’a beaucoup plu et donc je l’ai emmené à la maison. Début de lecture, premier choc : la police est minuscule, du 7 ou du 8 ! Les titres et les noms sont eux facilement en 24, si ce n’est plus. Autre déception : les légendes des illustrations ne sont pas toutes présentes et souvent décalées sur la page suivante. Autant dire que je ne les ai pas lues ! Celles qui ont attiré mon attention m’on également déçue car elles n’étaient pas en lien direct avec l’expédition présentée : 10 ou 20 ans de décalage, prise par une autre expédition ou dans un autre lieu mais ça s’arrange en avançant dans le temps et pour certaines qui ont plus documenter leur voyage. Pour un livre qui se veut documentaire, l’illustration n’est souvent que ce qu’elle est : un décor. Les photographies et représentations des héroïnes du livre sont assez nombreuses et ça sauve un peu le tout. Il y a des notes qui renvoient à des choses certainement intéressantes mais en fin d’ouvrage avec une numérotation par portrait et non suivie. Pas pratique dans un livre de 250 pages (majoritairement en police 8) sur papier glacé qui colle. Les références développées auraient été un plus.

Le livre est structuré en une introduction, trois parties et une conclusion. Un beau plan de dissertation intercalé de très nombreux portraits qui ne sont pas très clairement rattachés à la thématique développée qu’on oublie au fur et à mesure si c’était le but. Les 31 portraits de femme sont variés, certains un peu plus connus que d’autres, certains plus documentés que d’autres. Le lecteur accompagne chaque femme du début à la fin de sa vie : sa famille, ses parents, son mari, ses enfants, son ou ses voyages, sa retraite (ou non), sa mort, parfois sa postérité. Le développement de chacune de ces parties est inégal, parfois plus long sur la famille que sur l’expédition, et c’est ce qui me dérange. Dans un ouvrage qui rend hommage à ces aventurières, insister sur leurs freins familiaux plutôt que leurs découvertes me semble légèrement aller dans le sens d’une histoire qui n’est pas valorisante. De plus, certaines n’étaient que des bourgeoises rongées par l’ennui qui prenaient la découverte comme un loisir du dimanche. Ce qui noie quelque peu les grandes scientifiques. Cet ouvrage manque aussi cruellement de cartes ! Alors que c’était le propos de plusieurs expéditions.

Malgré tout ces manquements, très subjectifs pour certains, le sujet est très intéressant et les inconvénients du livre pourraient être résolus par une mise en espace : une exposition. En effet, comme plusieurs portraits correspondent à une même thématique, la mise en espace permettrait des allers-retours entre le sujet et l’exemple mais aussi du répondant entre les différents portraits. Le parcours chrono-thématique pourrait être conservé mais il faudrait pouvoir créer des rappels selon les périodes car certains portraits font écho à des figures plus anciennes ou plus modernes. Il y a aussi, je pense, un très beau travail scénographique à faire pour faciliter les passerelles sémantiques d’un point de vue visuel.

EDITO : 07/03/2022
Il s’en est passé du temps depuis la publication de cet article aux débuts de Muséovore ! Et c’est amusant ce que les souvenirs laissent… Je continue à me rappeler ce livre et qu’il ferait une excellente exposition, c’est un de mes rêves secrets de traiter le sujet un jour ! Pour autant, j’ai complètement occulté tout ce que je trouvais à y redire en terme documentaire…

Depuis, j’ai acheté le livre en poche, comme quoi les médiathèques servent aussi au marché du livre. Il est presque plus agréable à lire en terme de police que le folio, il est en revanche dépourvu d’illustrations. J’ai aussi lu une bande dessinée sur la vie d’Alexandra David-Néel. Bref le sujet continue de m’intéresser et j’espère pouvoir consacrer du temps à Catalina de Erauso, Aphra Behn, Isabel Godin des Odonais, Ida Pfeiffer, Alexine Tinne, Mary Seacole, Florence Baker, Isabella Bird, May French Sheldon, Marianne North, Jane Dieulafoy, Fanny Bullock Workman, Gertrude Bell, Margaret Fountaine, Daisy Bates, Nellie Bly, Isabelle Eberhardt, Charmian Kittredge, Alexandra David-Néel, Freya Stark, Karen Blixen, Evelyn Cheesman, Rosita Forbes, Margaret Mead, Ella Maillart, Osa Johnson, Odette du Puigaudeau, Anita Conti, Emily Hahn et peut-être d’autres.

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3 commentaires sur “Elles ont conquis le monde, les grandes exploratrices 1850-1950

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