Sur la piste des grands singes, un peu de sciences, un peu d’histoire et une pointe d’écologie

Le Muséum National d’Histoire Naturelle propose pour son exposition d’hiver de partir sur la piste des grands singes. Qui sont-ils ? Comment les reconnaître, comprendre leur mode de vie, leurs habitudes ? Comment les protéger ? C’est à chaque fois un sacré parcours et tout un voyage qui allie apport de connaissances et aspects ludiques.

L’espace d’exposition temporaire du Muséum est particulièrement grand et permet d’y déployer les 5 parties de l’exposition sur les grands singes tout en laissant de grands espaces de respiration et de circulation. L’exposition sur les grands singes commence par une présentation de qui sont les grands singes, de qui allons nous parler. L’espace est ponctué de photos grands formats de détails et de portrait d’orang-outan et de chimpanzés. Il y a cinq types de grands singes : les orang-outan, les chimpanzés, les gorilles, les gibbons et siamongs ainsi que les hommes. L’exposition se concentre surtout sur les trois premières espèces mais l’homme n’est jamais très loin. Chaque espèce a son espace, ses représentants naturalisés ou en résine dans la première salle.

Ce diaporama nécessite JavaScript.

Le début de l’exposition permet de bien comprendre ce à quoi on reconnaît un grand singe parmi les autres primates. Le tout est fait par des textes courts et des manipulations simples et efficaces. Il y a également un petit cours d’anatomie comparée. Ce qui m’a beaucoup impressionnée dans cette première partie, c’est la présentation, pour chaque grand singe, de deux espèces. Cela permet de mettre en évidence des différences au sein d’une même espèce, de groupes qui ont leurs particularités et qui ne souffrent pas des mêmes dangers. Je me suis alors rendue compte que je connaissais les groupes les plus représentés mais aussi les moins en danger par rapport à un autre groupe plus menacé.

La deuxième partie est consacrée à l’archéologie et notamment la paléontologie. Cela permet de remettre en place une ou deux idées reçues qui pourraient traîner. J’ai trouvé l’expression du doute, de la recherche toujours en cours et du temps archéologique très bien faits. Cette petite partie débouche sur la partie historique sur les grands singes et les mythes les entourant, le chaînon manquant et l’homme sauvage.  Tout un programme ! Ces deux dernière parties sont assez courtes, très synthétiques ce qui permet de bien les aborder, sans se fatiguer. Juste ce qu’il faut ! La séquence historique s’achève sur le travail des primatologues actuels, parmi lesquels Jane Goodall et ses consœurs. Je trouve que d’ailleurs l’exposition laisse une belle place aux femmes, qui l’ont sûrement mérité de manière juste et leur travail est exposé sans militantisme, ce qui est encore mieux. Mais je trouve ça suffisamment rare pour être mentionné. C’est quelque chose que j’aime remarquer depuis une certaine journée d’étude.

IMG_20160311_152112
Vue de la partie sur l’archéologie
IMG_20160311_152821
Vue sur la partie historique

On entre ensuite dans l’espace le plus scénographié : la jungle ! Cet espace a pour but d’évoquer tous les aspects de la vie sociale des grands singes. D’espèce en espèce on peut trouver des comparaisons, des différences entre les différentes espèces de grands singes mais aussi avec notre propre mode de vie. Un petit peu d’anthropomorphisme ne peut pas faire grand mal surtout si ça augmente la sensibilisation à la cause des singes et un peu amusant en plus. Quelques éléments m’ont plus marqué que d’autres, étant déjà au courant du mode de vie de certains de ces primates, pas de tous les aspects mais quelques uns tout du moins. J’ai pu approfondir mes connaissances et deux chapitres m’ont particulièrement interpellée. Une application permet de créer des groupes types pour chaque espèce. A chaque espèce ses habitudes, ses raisons de vivre ainsi. Ce que j’ai beaucoup apprécié c’est que, faisant la visite un vendredi hors vacances scolaires, il y avait peu de monde mais nous avons pu interagir et notamment pour cette animation.

J’ai également beaucoup apprécié la partie sur la culture des singes, et la façon dont certains groupes, chez les chimpanzés, partagent des habitudes et pas d’autres. Les vidéos associées étaient intéressantes mais je n’ai malheureusement pas eu la patience d’attendre jusqu’à la danse de la pluie que j’aurai pourtant beaucoup aimé voir.

IMG_20160311_155904La dernière partie de l’exposition est consacrée aux dangers qui menacent les grands singes dans leur environnement naturel. L’humain, son cousin, est son plus grand prédateur. La scénographie du début de cette partie est particulièrement impressionnante avec ce grand mur de consommation courante. Quand (si) on passe derrière le panneau on découvre le négatif de l’image du verso et en quoi ces objets menacent l’environnement des singes. Ca a fini de me convaincre d’abandonner le thé en sachet ! L’exposition s’achève sur différentes boîtes qui se succèdent sur les différents risques directs : déforestation, prédation, maladies et se conclue sur une animation qui met en avant la combinaison de ces critères et ce qui peut être fait, ou non, pour les préserver.

Je ne pensais pas passer autant de temps dans l’exposition, elle était certes longue mais surtout très intéressante. Les moyens développés par le Muséum afin d’améliorer la médiation de l’exposition sont définitivement à saluer. Le parcours, les textes (nombreux mais très courts et bien titrés), les manipulations, l’iconographie et le graphisme sans oublier la scénographie montrent que l’exposition est un médium complet et qui rassemble divers éléments. J’ai surtout senti que cette exposition est extrêmement bien dosée et adaptée à toute sorte de publics et donne les moyens au néophyte d’apprendre, au connaisseur d’approfondir et/ou de partager. Ce n’est que la deuxième exposition que je vois au Muséum mais je compte continuer à garder un œil sur les productions.

Petit bonus : le panda roux de la ménagerie du jardin des plantes.IMG_20160311_171051

Un commentaire sur “Sur la piste des grands singes, un peu de sciences, un peu d’histoire et une pointe d’écologie

Ajouter un commentaire

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Image Twitter

Vous commentez à l’aide de votre compte Twitter. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s

Propulsé par WordPress.com.

Retour en haut ↑

%d blogueurs aiment cette page :