J’aime les musées depuis que je suis petite, mes parents m’y emmenaient car c’est ce que semblaient dicter leurs devoirs parentaux. Passer une à deux semaines par an à visiter des musées parisiens, c’était le pied pour moi, au départ parce que je pensais qu’ils aimaient ça aussi. C’est en fait surtout une occupation touristique de vacances. Quand on arrive quelque part on visite les musées et autres lieux culturels et patrimoniaux mais une fois à la maison on arrête.

Si bien que j’ai attendu d’avoir 16 ans pour aller au musée des beaux-arts de Caen pour la première fois. Parce qu’à l’adolescence, enfin surtout en terminale, j’ai réalisé que les musées j’aimais tellement ça que je voulais en faire un métier. Une année de césure bien utilisée à approfondir la grammaire allemande et hop je débarque en première année d’histoire de l’art à Paris 1. Je réalise que mon épiphanie de terminale était la bonne, je découvre beaucoup de choses en art même si de solides connaissances en iconographie m’aident pas mal pour l’art ancien. J’ai en effet été nourrie par une éducation religieuse (piétinée entre temps), une maîtresse de CM2 grecque (férue de mythologie) et un intérêt pour l’interprétation des symboles. Du coup je m’intéresse à ce que je connaît le moins mais qui m’intrigue : l’art contemporain. Ça devient ma spécialité de licence.

Et puis arrive le choix du master, je me détourne de la recherche (et de mes deux projets de mémoire), je veux une approche de terrain. Je découvre un jeune master à Arras qui me semble très bien, postule et suis acceptée. C’est véritablement là que je suis devenue boulimique de musée grâce à l’obtention du sésame magique : la carte ICOM étudiant. Le planning du master a également aidé car on rencontrait souvent des professionnels de musée dans leur musée. Et nous n’avions jamais le temps de faire une vraie visite, ce qui crée une frustration et donc une envie de visite.