Lors de mon année de licence où un court sur l’Impressionnisme était proposé, j’ai découvert le travail de Bazille. Inconnu du grand public, c’est en fait un élément central, ou plutôt fondamental qui permet à tout le mouvement de prendre l’élan qui lui permet de représenter ce qui se rapproche le plus de l’art contemporain pour certains Français. De juin 2016 à mars 2017 une grande retrospective des œuvres de Frédéric Bazille était proposée au musée Fabre de Montpellier et au musée d’Orsay à Paris. N’étant toujours pas une adepte de la chaleur, c’est à Orsay que je suis allée.
Frédéric Bazille est né à Montpellier en 1841 dans une famille de notables. Il commence des études de médecine avant de les arrêter pour se lancer dans la peinture, avec le soutien de ses proches. S’il est considéré comme un pré-Impressionniste, c’est que, comme Manet, il construisait ses tableaux pour les musées, dans un style de transition entre le style académique et la modernité. Bazille cherche, se cherche, un art nouveau, un art moderne. Il fait partie de la troupe des Renoir, Sisley, Monet. Il travaille beaucoup avec ce dernier, Bazille fasciné par son talent, Monet soutenu par l’argent du montpelliérain.
Si Bazille n’aurait peut-être jamais été l’égal de la modernité d’un Monet, d’un Degas, d’un Renoir, il reste un jalon bref mais productif. En effet, Bazille s’est engagé volontairement dans l’armée de Napoléon III en 1870 dans un régiment de zouaves alors qu’il vient de voir une de ses toiles, enfin, acceptée au Salon.
Monet et Bazille se sont rencontrés dans l’atelier de Gleyre. Le Normand ramène le Montpelliérain sur la côte havraise pour lui faire découvrir les lumières du ciel normand. Je trouve intéressant ces échanges de ciel qu’on retrouvera quand Monet ira dans le Sud, de même que Matisse ou Seurat. Ces trois derniers artistes sont originaires des côtes du Nord Ouest et leurs voyages dans le sud de la France donneront naissance au fauvisme.
Le rapport entre Monet et Bazille se poursuit, ils peignent ensemble, se tiennent compagnie. Ils expérimentent ensemble sur le motif, au bord de la mer mais aussi sur la Nature Morte, ce genre mineur qui sera un des supports de la modernité puisque vidé de tout le sens apporté par la peinture classique, c’est le support idéal à l’expérimentation de la forme. Monet présente son père artistique à Bazille : Eugène Boudin. Ils se voient avec Jongkind, autre influence de Monet, à la ferme de Saint-Siméon à Honfleur.
Bazille travaille également avec Renoir, on a d’eux des portraits croisés
Ce qui m’a marqué également chez Bazille, c’est le soutien de sa famille. Une famille bien établie, avec des moyens qui laisse et soutient un de ses fils dans sa propre voie, même sans le comprendre (les extraits de lettres de son père en témoignent). Tous les ans, Bazille redescend à Montpellier pour voir sa famille et en profite pour s’exercer au portrait avec ses cousines. Le plus grand tableau de portrait qu’il a réalisé est celui de la réunion de famille qu’il réalise sur deux saisons. Onze personnages, un paysage et une petite nature morte au premier plan (en écrivant je me suis rendu compte que cela pouvait décrire le Déjeuner sur l’herbe de Manet, quelques personnages en mois).
Si vous avez manqué l’exposition, je vous conseille la lecture du Hors-Série de Beaux-Arts paru à cette occasion, il y a également eu un catalogue de publié.
Simple et organisé 
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