Famille d’accueil pour animaux ou comment j’ai rencontré Nuage

Une de mes résolutions 2019 était de devenir famille d’accueil pour chat. Je savais que des associations étaient à la recherche de gens pour accueillir des animaux en attente d’une famille pour la vie. Une partie ou tous les frais de l’animal sont pris en charge. J’ai opté pour les chats car, si je suis plus attirée par les chiens qui balancent plus mon énergie, le chat correspond beaucoup plus facilement à mon mode de vie. Presque un an après, je vous raconte mon expérience de famille d’accueil.

En début d’année je me mets donc en rapport avec une première association que je connais « La compagnie des chats sans maître » qui est un peu loin de chez moi et qui m’oriente vers « Un espoir pour les sans voix » qui est dans l’Orne. J’ai rempli un questionnaire sur ma maison et mon mode de vie. J’ai indiqué mes motivations à être famille d’accueil : aider, participer, soutenir, aimer des bêtes à poil et participer à leur trouver une maison définitive. Quelques mois plus tard, début juin, l’association m’a contacté pour aller chercher Etoile et Nuage dont la maîtresse ne pouvait plus s’occuper. Je n’en saurais jamais plus, c’est une tierce personne qui les a remis à l’association, ils n’ont pas de carnet de santé mais ont une puce d’identification.

On se retrouve sur un parking, j’installe les boîtes avec l’aide de la présidente de l’association dans ma voiture et me voilà partie. Etoile miaule toute la durée du voyage, je parle tout du long pour tenter de les rassurer. Une fois arrivés, chacun explore, Nuage fonce sous une banquette et n’en sort que quelques heures plus tard. Etoile fait vite le tour de l’appartement et vient rapidement me voir pour obtenir des câlins.

Etoile est très proche de l’humain, vite possessive, elle passe beaucoup de temps sur moi, dort sur mon oreiller avec moi, elle peut aussi devenir agressive, griffer et mordre. Elle cherche des câlins mais les décide, si je la prend, elle m’attaque. Nuage est un chat qui m’attendrit rapidement, il a un an de moins qu’Etoile, il se laisse manipuler, quand on joue si mes mains rentrent dans sa bouche il ne me fait pas mal, proche de l’humain mais pas pot de colle, calme et aussi joueur par moment. Je me retrouve beaucoup dans ces deux chats, je leur parle et me rend compte parfois que ce que je leur dit pourrait s’appliquer à moi… J’apprend beaucoup en les regardant.

Notre vie à trois s’installe. Je prend mon rôle de famille d’accueil très au sérieux et prend régulièrement les chats en photo pour les poster un peu partout afin de les faire connaître et de leur trouver une famille. Nous trouvons un rythme et notamment sur les réveils : dès que le jour filtre à travers les volets, c’est le branle bat de combat des chats ! Etoile se lève, fait des allers-retours dans l’appartement, miaule très fort, ouvre les portes du placard et en dernier recours, attaque la tapisserie de la chambre. Nuage a une approche plus douce, il vient mettre ses pattes sur mon visage, me faire des câlins mais avec l’intention de me tenir éveillée je pense. J’essaye de me lever justement au moment où ils me laissent tranquille. Plusieurs fois je leur donne des croquettes et vais me recoucher car cela peut être à 4 heures du matin et même si je suis du matin, 4 heures c’est un peu tôt. Je referme alors la porte et mets de bouchons d’oreilles pour me rendormir.

Au moment des repas, les chats échangent de gamelle et se ruent sur celle de l’autre pour essayer de prendre le plus de croquettes possible. J’éloigne les gamelles l’une de l’autre, surveille que chacun ait sa dose sans plus ni moins mais globalement il faut que je surveille chaque repas. Et il en faut 2 par jour, je pense qu’ils ont été habitués comme ça car le réveil matin est clairement orienté gamelle, et quand je rentre le soir c’est un concert jusqu’à la délivrance des croquettes.

Durant l’été, il fait chaud et les chats passent le plus clair de leur temps sur un bord de fenêtre, surtout Etoile. Les deux chats gravitent l’un autour de l’autre mais il est vite clair qu’ils ne s’apprécient pas, il y a toujours au moins 20 cm d’écart entre eux quand ils sont couchés au même endroit, ils dorment chacun d’un côté opposé du lit. Ils chahutent, au départ cela me semble assez bénin, mais cela devient de plus en plus fréquent et ils sont de plus en plus violents l’un envers l’autre, les chats commencent à se blesser. Si je n’intervenais pas au début pensant qu’ils réussiraient bien par régler leur différent, je finis par les séparer.

A l’automne, quand je ferme plus les fenêtre, Etoile commence à demander à sortir à la porte d’entrée, à jouer avec les clés qui verrouillent la porte, à tenter de l’ouvrir et ce de plus en plus fréquemment. Il est de plus en plus clair qu’elle a besoin d’un extérieur et de ne pas être avec Nuage, si ce n’est sans autre animal de compagnie. J’alerte l’association : il est urgent de trouver un nouveau chez elle à Etoile ! En effet, la vie en appartement semblait lui peser autant que de partager cet appartement avec un autre chat.

Quelques semaines plus tard, je suis mise en relation avec une famille dont le chat est décédé quelques mois auparavant, le deuil est fait mais le manque de compagnie est là. Je préviens qu’Etoile n’est pas bien actuellement et qu’il faudra du temps pour s’acclimater et s’habituer au nouvel environnement, aux gens, aux enfants, qu’il faut la laisser venir et ne pas aller vers elle. Ils ont un extérieur et sont très enthousiastes de partager leur vie avec Etoile. Je leur apporte le chat début décembre et l’acclimatation avance. J’ai quelques messages alarmés au départ et puis cela s’arrange. Ce chat assez extraordinaire par sa proximité avec l’humain n’avait pas supporté la concurrence d’un autre pourvoyeur de câlins… L’exclusivité ça existe aussi chez les chats !

J’avais déjà sentit une affinité plus grande avec Nuage, et l’idée de l’adopter commençait à faire sa place. Je voulais vérifier plusieurs choses avant de confirmer ce vœu. Est-ce que la solitude lui irait à lui ? Serait-il capable de voyager (car si je laissais les 2 chats à la maison mes weekends d’absence, un chat dont je partagerais la vie durablement, j’aimerais l’emporter avec moi en déplacement) ?

A mon retour, Nuage n’a pas cherché Etoile une seule seconde. Il s’est révélé un chat adorable, épanoui dans sa vie d’appartement mais assez froussard. La vue sur l’arbre et les oiseaux qui viennent chercher les graines sur le bord de la fenêtre lui ont suffit tous l’hiver. Il insiste parfois pour que je lui ouvre de ses miaulements muets. C’est un gourmand, quand je suis à la maison toute la journée, c’est 4 repas par jour qu’il réclame, et aux mêmes heures que moi s’il vous plaît. Les vacances de Noël chez mes parents se sont bien passées, il est très calme en voiture. Je découvre toutefois pas mal de peur chez lui et j’ai pour projets de travailler dessus en douceur. Il aimerait sans doute parfois aller vers les oiseaux qu’il voit de la fenêtre mais le couloir le terrorise (quand je rentre les courses, il file sous le lit jusqu’à ce que je verrouille la porte).

Avant le Nouvel An, je suis allée chercher un chaton pour une amie chez qui j’allais à Paris, j’ai alors indiqué à la présidente de l’association, que je retrouvais à cette occasion sur une aire d’autoroute, mon contentement pour Etoile et que Nuage allait sûrement rester chez moi. J’étais un peu désolée car cela enlève une famille d’accueil à l’association. Elle m’a rassuré en me disant que le bien-être de l’animal prévalait et qu’en effet, on voit bien sur les photos que Nuage est à l’aise avec moi. C’est par ailleurs fréquent que les familles d’accueil tombent amoureux de leurs protégés.

J’ai beaucoup de projets pour notre vie commune, j’ai commencé à lui apprendre à venir quand je l’appelle, à se dresser sur ses pattes arrière et à s’asseoir à la demande. Il est assez gentil pour me faire plaisir et j’ai d’autres tours en tête. Il est curieux, notamment de ce que je mange, je lui fait goûter quelques aliments (en prenant bien garde qu’ils ne soient pas néfastes pour lui). J’aimerais l’habituer au harnais et lui proposer d’explorer un peu en dehors de l’appartement…

En tout cas, seule en cette période de confinement, il est ma seule compagnie et le regarder me procure beaucoup de joie, quand il dort, qu’il s’étire ou qu’il joue (le plus souvent avec des trucs que je laisse traîner : une pâte échappée d’un paquet, un trombone, un rouleau de papier toilette gardé pour un projet DIY, …). Il rythme mes journées : réveil à 7h tous les matins (en période de travail c’est 5h), levé pour 8h (j’ai éteint le réveil avec confiance) il me rappelle à midi qu’il est temps de manger, à 16h le goûter et à 19h le dîner également.

Les associations et les refuges sont toujours en recherche de famille d’accueil. Surtout en cette période de confinement où des rumeurs de transmission de virus par leur intermédiaire ont occasionné des abandons ! Par ailleurs, la saison des chatons arrivent et les restrictions de circulation ne s’appliquant pas aux animaux, ils seront aussi nombreux que d’habitude. Vous pouvez tout à fait devenir famille d’accueil pendant cette période, surtout si le confinement vous pèse ! Et puis si vous voulez pouvoir justifier de promener un chien… (ceci est une boutade, être famille d’accueil reste un vrai engagement !)

Accueillir un animal est une grande responsabilité, les bébés sont toujours attendrissants, c’est ce qui assure leur survie, mais rien ne peut prédire comment l’être va grandir (taille, poids, esthétique) ni quel caractère final il aura. L’éducation demande du temps, des connaissances, une disponibilité. Accueillir un animal adulte, qui plus est en tant que famille d’accueil, ça vous permet d’avoir l’esprit libre et d’apprendre à connaître l’animal. Si vous êtes assez doué en éducation, peut-être identifier ou résoudre un passé traumatique (l’abandon marque les animaux et les animaux abandonnés ont souvent un regard que nous percevons comme triste). Vous vous entendez avec l’animal, votre vie avec lui vous plaît, tant mieux, vous pouvez l’adopter. Ça se passe bien mais finalement cette famille lui conviendrait mieux (maison, enfant, environnement), tout va bien, c’est votre rôle de famille d’accueil. Vous avez identifié que l’animal et vous ne vous accordez pas : vous pouvez enrichir sa fiche et permettre à une famille de le trouver ! Il est aussi possible d’être famille d’accueil pour des bébés animaux… J’ai gardé Etoile 6 mois chez moi avant qu’elle ne trouve sa famille définitive et il est fréquent, pour les chats adultes, que cela dure un an.

Vous cherchez un animal à adopter ? Faites le tour des refuges et des associations. Si vous n’avez pas pour objectif de faire de la reproduction, soyez responsables, faites stériliser l’animal ! En ces temps de confinement, il existe aussi les pages Facebook des associations, celles que je connais sont en début d’article et elles pourront vous renseigner sur d’autres plus proches de chez vous car elles se connaissent entre-elles et puis il y a aussi le site d’adoption SecondeChance.org. N’hésitez pas à aller y faire un tour !

Edit 2021 : durant la période de Noël, en vacances avec Nuage, ce dernier s’est échappé de la maison de mes parents une nuit. Après maintes recherches vaines et tentatives de le retrouver, j’ai dû faire le deuil de ce chat adorable. Fin février 2021, Rhubarbe est arrivée à la maison, je suis aussi sa famille d’accueil en attendant de la sociabiliser, stériliser, vacciner et voir si on peut s’accommoder de vivre ensemble.

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