La catégorie est : un film qui se passe avant le XXe siècle, je suis fan des films historiques et je suis tombée sur cette version d’Eugénie Grandet, téléfilm de 1994 en faisant des recherches à la Médiathèque. Je n’ai jamais lu un roman de Balzac mais c’est prévu, alors je me suis dit qu’un film était un bon moyen de me mettre le pied à l’étrier.
La découverte de l’histoire

J’avoue n’avoir même jamais lu le résumé d’Eugénie Grandet, je n’avais pas de notion de l’histoire. Je résumerai Eugénie Grandet en disant que c’est une histoire d’amour, d’argent et de préjugés. Le père d’Eugénie est riche mais surtout très avare, le jeu des clés des placards entre le père et la mère d’Eugénie ainsi que la servante Nanon a un certain côté comique. Deux couples de notables ne sont toutefois pas dupes et essayent de placer, l’un un fils, l’autre un neveu, auprès d’Eugénie afin de récupérer son trésor et hériter de la fortune du père Grandet.
C’est là qu’arrive le cousin d’Eugénie, beau à mourir, envoyé par son père avant que sa faillite ne soit connue et qu’il se suicide. C’est muni d’une lettre à destination de son oncle que le jeune homme arrive. Cette lettre annonce ses intentions de suicide. Le père Grandet va utiliser son sens des affaires et les courtisans de sa fille afin de diminuer les dettes du jeune homme qui est envoyé aux Indes.
Le temps où Charles, le cousin, reste chez les Grandet, les trois femmes de la maison sont aux petits soins de ce parisiens si chic, allant jusqu’à braver les règles de restrictions paternelles. Eugénie et Charles tombent amoureux l’un de l’autre et pour aider Charles, Eugénie lui offre son trésor : des pièces d’or offertes par son père à chacun de ses anniversaires. En échange, il lui laisse en gage un nécessaire de toilette avec les portraits de ses parents qu’Eugénie et sa mère vont chérir pendant le voyage en Inde.
La mère d’Eugénie, puis son père, vont décéder, laissant la jeune femme richissime. Au fur et à mesure, la jeune femme s’affirme et se forge un caractère afin de s’assumer malgré les chagrins. Charles revient en France mais décide de se marier à une autre malgré la promesse faite à Eugénie, pensant sa fortune inférieure à la réalité. Il lui rembourse son trésor et lui demande de faire envoyer le nécessaire de toilettes. Eugénie va faire une dernier grand geste, bien que profondément blessée, elle va finir d’éponger les dettes de Charles en plus de lui envoyer le nécessaire de toilettes et les portraits de ses parents.
La jeune femme épouse un de ses prétendants par convenance et est rapidement veuve. C’est ainsi que se finit le film, une Eugénie seule avec sa servante, blessée mais indépendante.
Un joli film
J’ai aimé la douce détermination des personnages et de l’intrigue. La mise en scène et le jeu sont assez dépouillés, il n’y a pas de grands appuis mélodiques à l’histoire. C’est un film qui nécessite de l’attention, les acteurs jouent dans un calme auquel je ne suis pas habituée.
La mise en scène et le jeu ont un côté un peu kitsch. Le film n’a pas très bien vieilli, les couleurs sont assez pâles et pourtant tout ce qui est or est très brillant, cela fait très toc mais augmente l’impression d’importance que prend l’or pour le père Grandet dans le film. Ce sont les seules choses qui se détachent dans le décor.
Les scènes de soir sont très noires, ce qui a un côté réaliste quelque part par rapport aux lumières dorées et diffuses qu’on voit maintenant souvent. Les scènes de jour sont plus claires et les teintes très sobres de la famille Grandet donnent un camaïeu de blancs, marrons et beiges. Cette palette renforce l’impression d’avarice du père Grandet.
Une adaptation littéraire
J’aime regarder les films adaptés de livres, que je l’ai lu ou pas avant. Une adaptation c’est un moyen de se rappeler ou de découvrir une histoire. Dans le cas d’Eugénie Grandet, je n’ai pas lu le roman de Balzac auparavant. Et parfois, quand un livre m’intéresse mais que me lancer dans cette lecture me paraît fastidieux, commencer par l’adaptation me permet de repérer si l’intrigue me plaît, baliser ma future lecture et la motiver si cela me plaît.
Regarder une adaptation est toujours un peu frustrant. Dans le cas d’Eugénie Grandet, il me manque assez le côté introspectif et descriptif qui semble caractériser l’écriture de Balzac. Ces descriptions qui permettent de planter les décors et explorer la psychologie des personnages permet une construction complète et de cadrer l’imagination. Par exemple, ici il me manque la compréhension du moment de la résignation d’Eugénie. A quel moment, la jeune fille naïve devient-elle la femme résignée et autonome ? Si elle le devient vraiment…
J’aime aussi regarder plusieurs adaptations d’une même œuvre afin de comparer les interprétations et aussi le point de vue apporté à l’œuvre par d’autres personnes. J’ai d’ailleurs remarqué qu’une nouvelle adaptation est à sortir cette année !
Et vous ? Vous aimez les adaptations littéraires en film ? Vous préférez lire avant de regarder ou peu importe ? N’hésitez pas à me laisser vos conseils en adaptations dans les commentaires !
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