Movie Challenge 2020 : La femme qui pleure au chapeau rouge

La catégorie est: un film qui m’a fait découvrir une actrice. Je suis toujours friande des biopics, d’autant plus quand il s’agit d’une artiste ! Dora Maar était pour moi un personnage bref de la vie de Picasso, qui n’est pas un artiste que j’apprécie plus que ça même si j’en reconnais le génie indéniable. J’ai découvert une femme passionnée et passionnante grâce à l’interprétation d’Amira Casar.

Photo du film, Dora Maar photographie Guernica, Site de Télérama

Ma rencontre avec ce film

Dans le processus de déconfinement, ma médiathèque a mis en avant les recherches et réservations sur sa base de données, c’est alors que je suis tombée sur ce téléfilm de 2010 retraçant la vie de Dora Maar à partir de sa rencontre avec Pablo Picasso. La couverture du DVD m’a interpellée et si je ne suis pas amatrice de l’oeuvre de Picasso, la vie des artistes en général m’intéresse. Et puis Picasso est un personnage important mais le centre de cette histoire est bien Dora Maar.

Ce film est une histoire de femmes et surtout d’une femme, créatrice et libre, qui va aimer si profondément quelqu’un que cela va bouleverser sa vie d’une façon insoupçonnable et accepter de le partager avec d’autres femmes. C’est certainement ce qui m’a plu : comment Dora Maar se débat entre son statut de femme amoureuse et de créatrice qui cherche autant l’aval de l’homme qu’elle aime, et son amour au-dessus de celui qu’il a pour d’autres, qu’à revendiquer son statut de créatrice.

C’est un beau film, touchant et fort avec de nombreux détails signifiants comme la présence de l’appareil photo, les transformations de Maar au cours de son histoire avec Picasso. Par exemple, elle est au départ une femme forte, sûre et créative. Toute occasion est bonne d’avoir un appareil photo, puis elle va peiner, faire des commandes alimentaires où elle met sa vision artistique puis arrêter la photographie au profit de la peinture sans pour autant recevoir les louanges de Picasso qui la traite de copiste. Cette trajectoire est assez signifiante par rapport à l’évolution de l’histoire d’amour de Picasso et Maar : passionnée, violente, infertile.

L’histoire de Picasso et Maar

Le film propose leur rencontre, « Aux deux magots » avec Nusch Eluard en entremetteuse. Maar cherche l’attention de Picasso mais se positionne en femme forte en jouant avec un couteau. Plus tard ils se retrouvent en vacances avec le couple Eluard. C’est là que leur idylle commence.

Photo du film, Dora Maar et Pablo Picasso au début de leur histoire

Picasso parle rapidement de sa femme Olga et Maar devient sa maîtresse. Ils reviennent à Paris et Dora se met en quête d’un atelier pour le peintre ainsi que d’un appartement pour elle, puis pour Olga et c’est alors qu’elle apprend l’existence de Marie-Thérèse. Leur histoire est tumultueuse, passionnée. Si Dora Maar souffre, à chaque fois qu’elle fait référence à ses difficultés dans ce couple formé avec Pablo Picasso, elle se ravise toujours avant que la possibilité de la quitter soit évoquée. Ce qu’elle veut c’est rester près de lui. Elle admire son génie créateur et certaines de ses facéties qui ont parfois le goût de durer trop longtemps. Dora Maar apprend l’existence de Maya, fille de Pablo Picasso et Marie-Thérèse. Les tensions sont de plus en plus présentes, à la fois Dora accompagne Pablo dans ses créations et notamment la réalisation de Guernica, qu’elle photographie. Dora Maar reste stérile et cela augmente à la tension du couple. Leur union est autre, elle est créative et Dora pose pour plusieurs tableaux. Cela est souligné dans le film comme un miroir de la relation car elle se trouve de plus en plus laide dans les portraits.

Pendant la guerre, elle croit profiter seule de l’artiste à Royan où elle retrouve finalement Marie-Thérèse et Myïa puis ils sont rejoints par Olga et son fils. Si Dora apprend à connaître et apprécier Maya, elle n’arrive pas à créer, délaissée longtemps par Picasso qui passe ses journées à l’atelier. Les relations se tendent de plus en plus, Picasso rencontre Françoise Gilot qui se refuse à lui tant qu’il couche avec Dora Maar. Cela entraîne une scène très humiliante pour Dora Maar qui doit certifier à sa remplaçante qu’elle ne partage plus le lit de Pablo Picasso. Elle sombre dans une folie que des chocs électriques soigneront.

Après une ellipse, on retrouve Dora Maar dans une maison offerte par Pablo Picasso, âgée, c’est le jour de la mort du peintre. Picasso aura été le dernier amour de Maar. Cette histoire aura quelque part détruit la passion chez cette femme qui semble alors résignée à ne plus créer.

Comment j’ai manqué Amira Casar ?

En préparant cet article, je me suis demandé comment j’ai pu passer à côté de l’actrice qui joue le rôle de Dora Maar, Amira Casar. Aussi je suis allée consulter sa filmographie composée de seconds rôles dans des films qui m’inspirent peu mais ont eu du succès : la trilogie La Vérité sur je mens, Filles perdues, cheveux gras, . J’aurais pu la repérer dans St-Laurent de Bertrand Bonello (celui avec Gaspard Ulliel) ou Call me by your Name que j’ai vu ou dans Oscar et la dame Rose qui est sur ma liste à voir. Mais ces rôles secondaires ne me l’ont pas révélée comme la magnifique et talentueuse artiste que le personnage de Dora Maar lui permet d’exprimer pendant une heure et demie.

Bien que personnage très haut en couleur, l’actrice arrive à mettre de la justesse dans toutes les émotions du personnage. Ce n’est jamais trop, la passion est déchaînée, la séduction assumée, la folie rend le public compatissant, … Son interprétation est exemplaire et elle a été récompensée lors du Festival de la fiction TV de La Rochelle en 2010. J’ai trouvé cet article Télérama qui évoque les recherches et l’approche d’Amira Casar sur son interprétation de l’artiste et cela explique le sentiment de pertinence du personnage et celui de la véracité.

Portrait de Dora Maar, par Rogi André vers 1937, Collection Centre Pompidou, Paris, Source : France Culture

On peut ajouter que l’actrice a une proximité physique troublante avec Dora Maar

Amira Casar en 2010, Source : Telestar

J’ai emprunté ce film à la médiathèque mais il me ferait plaisir de le revoir, la richesse des détails cinématographiques, la passion, la qualité des plans et du jeu des acteurs. Aussi peut-être que je l’achèterais pour le revoir à loisirs. Si vous voulez voir ce film, vous pouvez vous renseigner auprès de votre médiathèque ou l’acheter sur Amazon (ou autre revendeur).

Fun fact : ce film a été réalisé par Jean-Daniel Verhaege, tout comme Eugénie Grandet de 1993, autre film du Movie Challenge 2020.

Quel est votre biopic favoris ? Vous préférez voir des vies d’artistes, de politiciens ou d’autres personnages ? N’hésitez pas à laisser vos conseils ci-dessous !

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2 commentaires sur “Movie Challenge 2020 : La femme qui pleure au chapeau rouge

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