La catégorie est : un film avec une scène chantée ou dansée. La liste de candidat pour cette catégorie était très longue car je suis une inconditionnelle des comédies musicales. Toutefois, celle que j’ai le plus vu cette année est incontestablement The Greatest Showman qui est un fabuleux booster de motivation, ainsi qu’un biopic.

Un hymne au rêve américain
L’histoire de The Greatest Showman compose tous les éléments du rêve américain. Puisque nous découvrons Phineas T. Barnum, fils de tailleur pauvre dont les chaussures trahissent la pauvreté. Ils sont convoqués dans la maison bourgeoise de Monsieur Hallet dont la fille Charity suit une éducation coûteuse. Les deux enfants sont amoureux et se promettent de se marier. Le père de Phineas meurt laissant le jeune garçon seul et encore plus pauvre. S’en suit un moment digne de Rockefeller : le jeune garçon se voit offrir une pomme par une jeune fille défigurée, il reprend histoire et se construit en revendant les journaux jetés par les passants, il s’engage dans le rail en construction et revient chercher Charity à sa sortie du pensionnat.
Ils ont une vie sobre, deux filles. Phineas travaille maintenant pour une société maritime qui va faire faillite quand sa flotte coule. C’est alors qu’une idée germe dans l’esprit du jeune homme : créer un musée de cire afin de développer une activité de spectacle. Le musée n’est pas un succès car il manque de vie. Il va alors embaucher ceux que la société qualifie de monstre pour créer un spectacle. Avec son sens du marketing et de la publicité, il va augmenter les différences de ses employés (renforcer l’embonpoint, mentir sur des éléments de vie tels que l’âge ou l’origine, …) afin d’attirer plus de monde. Et le public est au rendez-vous.
Il rencontre Philipp Carlyle, sulfureux fils de notable qui brûle sa jeunesse dans les jeux et les femmes tout en écrivant et mettant en scène des spectacles. Phineas lui propose de rejoindre l’aventure du spectacle afin aussi d’en améliorer la qualité. Philipp tombe amoureux de la trapéziste. Le couple mixte fera l’objet de rejet tant par la société dont est issu Philipp que par les détracteurs du spectacle.
Le spectacle fait la richesse de Phineas qui peut enfin offrir le train de vie auquel Charity, qui n’a rien demandé, a été habituée quand elle était enfant. Phineas est en quête de la reconnaissance de la société bourgeoise américaine et tente d’intégrer ses filles dans la bonne société. Le parvenu a du mal à se faire une image positive à cause de son activité et tente de se faire un blason plus doré. Il entend parler d’une cantatrice suédoise et il lui propose une tournée à prix d’or, laissant de côté les artistes qui ont fait sa fortune. Il hypothèque sa maison et accompagne la chanteuse qui tombe amoureuse de lui face à son comportement ambivalent. Mis face à un ultimatum par la cantatrice, il décide de quitter la tournée, sa voix s’éteint. Lors du dernier concert, avant d’atteindre le seuil de rentabilité de la tournée, la cantatrice embrasse Phinéas devant les journalistes. Il rentre au moment où Charity quitte la maison saisie par les banquiers et à la publication de la photographie dans le journal.
Les tensions entre les détracteurs du spectacles et les freaks augmentent et aboutissent à l’incendie du musée. Phinéas touche le fond et grâce aux économies réalisées par Philipp sur ses parts, ils vont pouvoir remonter le spectacle, cette fois sous chapiteaux et en itinérance. Phinéas confie l’animation du spectacle à Philipp et retourne profiter de sa famille en assumant sa différence par rapport aux élites bourgeoises installées.
Une comédie musicale joyeuse et positive
Ce film a été réalisé comme une comédie musicale de Broadway, c’est un film à spectacle avec des chansons énergiques et énergisantes, quelques moments émotions et des chorégraphies de groupe à tomber. Ce n’est pas un film où tout est chanté mais bien un mélange entre des scènes jouées et des scènes chantées qui traduisent les sentiments d’un personnage, son intention ou un moment pour plusieurs personnages d’entrer en synergie.
Suite au DVD, j’ai fait l’acquisition du CD de la bande originale où toutes les chansons sont proposées dans l’ordre du film, on y retrouve l’intensité et la force des chants. C’est idéal pour danser à la maison ou pour s’époumoner en voiture lors d’un voyage. Le film fait une heure trente, la BO fait dans les quarante minutes.
Ce que j’aime dans ces chansons c’est qu’elles sont positives et elles confèrent de l’énergie. Ça donne envie de danser, de chanter et d’aller transformer sa vie pour le meilleur !
Les acteurs sont complètement vecteurs de cette joie et bonne humeur avec leurs voix et leurs sourires durant les chorégraphies. Si je connaissais Hugh Jackman en acteur de film d’action, le découvrir comme chanteur et danseur (qui fait partie de sa formation initiale) est un délice. J’ai retrouvé Zac Efron dans cette comédie musicale où le jeune homme renoue aussi avec ses débuts dans High School Musical. Les personnages féminins, et surtout la femme à barbe qui est la grande voix pour moi dans ce musical, sont également bien présents. On trouve notamment : Charity, la femme de Barnum, interprétée par Michelle Williams ; Jenny Lind, la cantatrice suédoise, interprétée par Rebecca Ferguson et Loren Allred pour la voix ; Annie Jones, la femme à barbe, incarnée par Keala Settle,
Une histoire pas si vraie
Phineas Barnum n’est pas fils de tailleur, en revanche il est bien orphelin à 15 ans. Il travaille ensuite dans l’épicerie d’un parent. S’il sera effectivement occupé à plusieurs métiers, c’est surtout dans l’épicerie qu’il va se développer et notamment les activités de loterie où son bagout lui permettra de faire croire aux clients qu’ils sont susceptibles de gagner. Il commence sa carrière de forain à 24 ans avec la monstration d’une esclave âgée qu’il présente comme la nourrice de George Washington de 161 ans. Après le décès de la femme, il lance un premier cirque animé par un esclave qui s’enfuit. C’est sa 3e entreprise qui est présentée dans le film comme sa première réalisation : le freak show du Barnum’s American Theater. Il utilise la publicité pour faire venir les foules.
C’est près de 10 ans plus tard qu’il lancera la tournée de la chanteuse Jenny Lind. La tension amoureuse entre Barnum et la cantatrice a été inventée. Toutefois la tournée ne se passera pas bien, les méthodes marketings de Barnum ne plaisant pas à la chanteuse. La tournée se finira sans Barnum et avec un autre manager.
Le musée subira effectivement un incendie, mais après déménagement, l’activité reprendra. C’est un second incendie qui aura raison du musée et entraînera la création du second crique ambulant de Barnum, alors âgé de 61 ans. Il aura deux associés successifs avec lesquels il va beaucoup voyager, notamment par train, avec un cirque à deux puis trois pistes.
Les personnages secondaires de Zac Efron et Zendaya (qui interprète la trapéziste) ont été inventés pour le film. Ils permettent d’apporter la caution romantique avec l’épreuve de la mixité sociale.
Je trouve toujours intéressant d’aller documenter un peu un biopic afin de savoir quels ont été les choix scénaristiques, les licences créatives afin de faire un film à succès. L’aspect biopic n’est pas particulièrement mis en avant dans The Greatest Showman, qui est un film d’époque destiné au XXIe siècle. Les choix et les coupes sont à visée de divertissement et pour autant les choix de vraisemblance sont très pertinents pour l’histoire. Et puis c’est quelque part un hommage à la distorsion de la réalité qu’utilisait Barnum lui-même pour la présentation de ses spectacles.
Pour documenter cette partie j’ai utilisé le site History vs Hollywood (où vous pouvez retrouver d’autres comparaisons entre le film et l’histoire) et l’article Wikipedia sur Phineas Taylor Barnum qui est bien documenté.
Si la thématique du cirque vous intéresse, je vous propose de découvrir l’interview que j’ai réalisée de Gérard Borg, fondateur du Circus Art Museum, dans le cadre du blog A Dada pour le Réseau des musées normands lors de mon stage de fin d’étude. Lors de l’exposition Equitations au Musée de Normandie, le cirque était une partie de l’exposition car le cheval y joue un rôle important.
Vous pouvez trouver le film, le CD ainsi que des livres sur P.T. Barnum sur Internet !
Si vous aimez les biopic vous pouvez aller découvrir La Femme qui pleure au chapeau rouge. Et je vous parlerais prochainement d’autres films musicaux ! Et vous, vous aimez les films musicaux ? Quels sont les derniers que vous avez vus et aimés ? Laissez vos idées en commentaires !