J’ai effectué plusieurs visites lors du weekend du 20 juin. La plupart des musées fréquentés avaient rouvert le 16 juin et accueillaient à nouveau les visiteurs depuis quelques jours. J’ai rapidement senti que je ne visitais pas de la même façon les expositions qu’avant l’épidémie.

Le calendrier
Pour repérer les expositions et les musées à visiter, j’utilise habituellement des magazines comme Connaissance des Arts, que je consulte à la médiathèque, ainsi qu’Internet. Je note les différentes informations (adresse, jour et horaires) puis en fonction des jours où je me déplace, je sélectionne les expositions qui finissent le plus rapidement et rentre les localisations des lieux sur Google Maps afin d’optimiser les déplacements. Je compte en général 1h30 pour une exposition, rarement un créneau de plus de 2 heures car ma concentration ne passe pas ce délai. Je peux, en temps normal, visiter jusqu’à 5 expositions dans une journée.
Dans le cas de cette situation particulière, je suis partie d’un numéro de Connaissance des Arts pour ensuite aller vérifier sur chaque site de musée s’il était rouvert le report et éventuel prolongation de l’exposition, les dates concernées et les conditions de visite. Chaque information, qu’elle vienne d’un magazine ou d’Internet, oblige une vérification en ce moment, à moins d’être sur le site de la structure en question. Ensuite j’ai fait comme d’habitude. Sauf que j’ai considérablement allongé le temps et donc réduit le nombre d’expositions.
Les tickets d’entrée
Titulaire d’une carte ICOM, j’ai l’habitude de me présenter directement dans les musées, ne pas faire la queue et avoir une entrée facilitée. Cela me permet de voir toutes les expositions même celles qui m’attirent à moitié, car il y a toujours quelque chose à retenir, une idée, une présentation, parfois aussi une mauvaise idée qui permet de ne pas la refaire. Je suis ainsi réactive et flexible. Je peux changer de programme, passer plus ou moins de temps dans un lieu, reporter une visite ou en avancer une.
Actuellement, de nombreux musées rendent la réservation obligatoire, même pour les gratuités afin de limiter l’effectif de personnes dans les salles d’exposition. C’est pour cela que j’ai réduit à 3 expositions par jour afin de me laisser le temps d’être à l’heure à chaque rendez-vous. J’ai ensuite imprimé mes billets reçus par mail et les ai mis dans ma valise. Les sites annoncent entre 20 et 40 personnes par créneaux quand ils peuvent en accueillir 100 sur le même temps dans certains lieux.

Les transports
Selon les distances entre les différentes expositions, le temps et la météo, j’utilise le métro ou je marche de lieu en lieu. Le métro c’est pratique car cela permet de relier deux points, rapidement et de manière assez prévisible. J’aime marcher dans les rues de Paris, car c’est le moyen idéal de repérer des bonnes adresses pour manger à proximité ou entre deux lieux, on découvre aussi des statues, des monuments peu connus et bien-sûr le street art. Je note toujours les itinéraires de transports, à pieds, je sors le GPS piéton.
Avec les mesures sanitaires actuelles, le port du masque est obligatoire dans les transports en commun. J’ai fait les miens en tissus et ils sont assez épais. Ils filtrent bien mais tiennent aussi très chaud. S’ils laissent passer assez d’air pour que je puisse respirer en temps normal, au moindre effort (escaliers de plus de 30 marches), je suffoque et peine à retrouver mon souffle. Vive donc les escalators et les ascenseurs ! Mais il n’y en a pas dans la plupart des stations. Ça m’a d’ailleurs mis dans une position invalidante et me questionner sur l’accessibilité du métro. A l’extérieur, si certaines personnes conservent le port du masque, il faut vraiment que je ralentisse pour pouvoir respirer… Donc j’ai pris le parti de l’air libre et bas le masque dans la rue (en gardant mes distances avec les gens). C’est ainsi que j’ai essayé de privilégier le déplacement à pieds. Ayant allégé le programme, j’avais le temps de le faire.

L’accès à l’exposition
Vu le programme des expositions, avant l’épidémie de COVID-19, les abords des musées auraient présenté de grandes files d’attente. Je n’aurais pas eu à faire la queue, le vigile aurait vérifier mon sac et ma carte ICOM avant de me laisser entrer. J’aurais laissé ma veste au vestiaire ainsi que les affaires non indispensables à ma visite.
Actuellement, pas de file d’attente à l’extérieur. Chacun a une réservation et arrive au compte goutte plus ou moins 10mn autour de l’heure du rendez-vous. Les sacs sont contrôlés, la réservation également puis l’accès à l’exposition se fait simplement car il n’y a pas d’attente. La plupart des vestiaires sont fermés, à l’exception de certains qui ne prennent que les sacs à dos. Globalement il est demandé aux visiteurs de voyager léger.
Les jauges ont été fortement réduites, la fréquentation est plutôt fluide et il y a parfois quelques minutes d’attente (surtout l’après-midi). Le reste du temps, on se sent attendu, on peut prendre son temps, et c’est quelque part agréable malgré les masques et l’abondance de gel hydro-alcoolique.

Cheminement de visite
C’est sans doute dans l’exposition que le changement est le plus notable. Il y a beaucoup de place et on peut facilement profiter des expôts, aller, revenir, voir et revoir, prendre le temps de lire. En temps normal, l’affluence joue beaucoup sur mon appréciation de l’exposition, quand bien même le sujet m’intéresse. Les expositions où je passe le moins de temps sont celles où l’affluence m’empêche de profiter des œuvres et des textes.
J’ai pu ce weekend ralentir mon rythme, profiter des espaces et mieux voir. Lors de ce weekend j’ai pu passer deux heures dans chaque lieu, m’intéresser, lire, prendre des notes et des photos afin de préparer les articles qui vont suivre durant l’été. Globalement, cette circulation facilitée, est propice à la concentration. Quand on n’a pas besoin de prêter attention aux gens qu’on gêne ou les pieds qu’on pourrait écraser, il reste beaucoup de temps pour faire autre chose !
J’ai pu prendre des photos, tout en ayant la possibilité de cadrer large, prendre du recul et choisir d’avoir ou non des personnes sur les photos. Le seul inconvénient que j’ai trouvé est qu’en passant plus de temps dans les expositions, on se fatigue aussi plus. Pour favoriser la distanciation et aussi parce que les espaces ont été conçus pour accueillir beaucoup plus de monde, il y a peu d’endroits pour s’asseoir ! Cela m’aurait été nécessaire quand les expositions se font sur plusieurs niveaux avec escaliers qui me font suffoquer un peu. Les ascenseurs sont parfois réservés, à raison, aux personnes en situation de handicap et ne me sentant pas autorisée, je n’ai pas demandé à utiliser les ascenseurs.

Visitant la plupart du temps les expositions seule, j’ai peu d’interaction avec les autres visiteurs. Cela m’arrive parfois, quand j’entend une question (au sujet de l’orientation dans l’espace ou sur une oeuvre exposée dont je dispose de la réponse), je m’immisce dans la conversation pour répondre. Moins de monde c’est potentiellement moins de chance d’interaction mais j’ai toutefois partagé de bons moments, notamment durant l’exposition Turner, lors du dernier tableau exposé. Et puis j’ai profité de cette période pour emmener ma cousine dans une exposition et on a passé un super bon moment.
Retrouvez prochainement le récit des expositions visitées et n’hésitez pas à aller au musée en prenant bien soin de vous !
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