Caillebotte, le portrait de famille de Bayeux

Le musée d’art et d’histoire de Baron Gérard de Bayeux, MAHB pour les intimes, met à l’honneur un de ses chefs-d’oeuvre pour cette édition du festival Normandie Impressionniste 2016 sur le portrait. L’occasion de présenter une exposition qui décortique l’arbre généalogique d’un artiste autant qu’un tableau.

Dans mon entourage, l’exposition Normandie Impressionniste fait débat. Enfin elle fait surtout débat entre moi et les autres. Toutes les personnes avec qui j’en ai parlé jusque-là ont été déçues alors que je trouve que Bayeux Museum a su saisir l’opportunité du festival pour valoriser l’oeuvre phare des collections, étoffer les recherches et la connaissance que peut en avoir le public. En effet, l’exposition Gustave Caillebotte, un portrait de famille tourne autour d’un seul et unique tableau exposés dans les collections permanentes du MAHB. Présenter une exposition dossier plutôt que de mettre en place une grosse machine d’exposition avec des prêts internationaux, pourquoi pas !? D’autant qu’avec la masse de touristes que cela apporte (a priori) autant leur présenter ce qui appartient au musée plutôt que ce qui vient d’ailleurs. Et puis à Bayeux, le programme 2016 est chargé par le 950e anniversaire de la bataille de Hastings. On ne peut pas être partout !

IMG_20160530_141323.jpgLa visite commence par une salle d’exposition consacrée à la famille Caillebotte. Le seul espace d’exposition temporaire réel du MAHB n’est pas très grand et sert donc d’introduction au parcours. On y découvre le propos de l’exposition : la famille Caillebotte autour de l’oeuvre Portraits à la campagne. On découvre les origines (bas-)normandes de la famille de Domfront à Bayeux en passant par Lisieux et Alençon. L’histoire de la famille dans l’industrie, l’aisance bourgeoise que cela apporte aux enfants quand l’entreprise tourne toute seule qui peuvent alors se consacrer aux arts. Il ne manque que la dose de magie pour être dans un vrai conte de fée. Pas de morts tragiques, pas de problèmes, la famille idéale. Les gens se marient (pas forcément par amour mais bon…), ont des enfants et une vie de famille élargie qui semble se passer dans une bonne ambiance.

Cette première salle présente les recherches généalogiques très poussées réalisées pour l’exposition : un dossier d’archives, plusieurs arbres généalogiques et documents. Le tout est présenté par des textes avec beaucoup de reproductions de tableaux très connus de Caillbotte. Négocier des droits de reproductions c’est plus facile que d’avoir les prêts pour ces tableaux et ça permet de mettre plusieurs reproductions à différents endroits pour voir différents éclairages.

Le deuxième espace de l’exposition se situe dans l’ancien tribunal qui fait maintenant partie du musée. Cet espace a été choisi pour évoquer la cousine de Caillebotte qui a reçu le tableau Portraits à la campagne en cadeau pour son mariage. Cette cousine, Zoé, épouse un avoué au tribunal de Bayeux. Ce sont ses descendants qui feront don du tableau à la ville pour le musée.

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En troisième étape : la salle XIXe où est exposé l’oeuvre. Pour l’occasion, un dispositif particulier a été mis en place pour fournir une analyse détaillée du tableau : situation et angle de vue, construction de l’oeuvre… Vous pouvez même finir par un puzzle !

 

IMG_20160530_151457.jpgEn conclusion et prolongement, il y a une évocation du développement de la photo, très en lien avec la thématique du portrait, avec la thématique de la famille, avec les collections du musée et avec les Caillebotte. Martial, le frère de Gustave, faisait en effet de la photographie. Ca ne pouvait pas mieux tomber !

 

Cette proposition de refaire le parcours des collections permanentes à chaque exposition temporaire me plaît, c’est une redécouverte et permet de faire d’un inconvénient une force. L’exposition Caillebotte colle pour moi tout à fait avec la thématique de Normandie Impressionniste sur le portrait. Car exposer un portrait c’est proposer une intimité avec les personnes représentées. Si cela est possible visuellement, la médiation permet de développer cette intimité, d’en apprendre (beaucoup) plus sur un tableau dont on peut par ailleurs être assez familier, de le redécouvrir sous un nouveau jour, d’approfondir ses connaissances sur un artiste. Car dans une oeuvre, l’artiste laisse de lui-même (même quand il s’en défend), et apprendre à reconnaître cette part c’est une vraie belle découverte. J’ai appris à connaître un artiste dont j’appréciais l’oeuvre et à comprendre la dynamique de sa famille, en savoir plus sur leur histoire et le contexte de la vie de Gustave Caillebotte.

Ci-dessous, quelques vues des espaces permanents du MAHB que vous croiserez sur le parcours.

En sortant de cette exposition, j’avais hâte de découvrir l’exposition Caillebotte, peintre et jardinier au musée des Impressionnismes à Giverny et j’ai hâté mon roadtrip pour ne pas la rater. J’ai été déçue par l’expo mais pas par les jardins ! A découvrir prochainement !

Concernant l’exposition sur le Caillebotte du MAHB, elle est à voir jusqu’au 18 septembre 2016 dans sa configuration explicative et développée mais le Portraits à la campagne est exposé en permanence à Bayeux.

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