Le Movie Challenge 2020 propose de présenter un film avec un acteur ou une actrice qu’on adore. J’ai choisi de vous présenter La Belle et la Bête où Belle est interprétée par Emma Watson. J’ai beaucoup d’admiration pour cette actrice, mais encore plus ses combats pour la littérature et l’égalité entre les sexes. L’adaptation de La Belle et la Bête en film live par Disney, fait partie d’une série qui revisite les classiques mais en apportant un regard différent et une dimension supplémentaire au film.
De mon dessin animé à mon film préféré
J’adore le dessin animé La Belle et la Bête, sorti en 1991. Je me suis toujours identifiée à Belle, ce personnage intelligent rejeté par la plupart, aimant plus que tout les livres et au cœur cherchant derrière les apparences tout en espérant le grand amour. Le programme musical est également un de mes préféré et « C’est la fête » est une des chansons que je fredonne régulièrement pour rien.
J’ai également suivi les aventures de l’épisode 2, se passant à Noël, et des ajouts musicaux faits pour la comédie musicale qui a tourné sur Broadway pendant 13 ans. Cette oeuvre est un ensemble que j’apprécie et a toujours constitué pour moi un idéal à poursuivre dans la vie.
L’annonce de la sortie de la version film était un grand moment, surtout avec le détail du casting ! J’avais déjà beaucoup apprécié la reproduction de Cendrillon où la scène du bal était magnifique avait de vrais acteurs, les costumes, … La féerie était vraiment là et renouvelée ! J’avais aussi apprécié les twists apporté par l’interprétation de la bonne fée par Helena Bonham Carter. Bref, j’avais hâte de voir ce nouveau film.
J’ai eu la chance de le voir au cinéma à sa sortie. Le film est à la hauteur de mes attentes et tellement plus. J’ai passé la moitié du film cueillie par l’émotion et la redécouverte de cette oeuvre. Je l’ai acquis en DVD dès que cela a été possible et l’ai vu et revu plusieurs fois depuis. L’émotion ne passe pas, et si je m’identifie toujours à Belle, d’autant plus que l’actrice est fantastique, je m’identifie aussi beaucoup à la Bête, coincée dans une certaine solitude et un sort sur lequel il ne sait plus trop comment agir.

Des dimensions supplémentaires
La Belle et la Bête est une adaptation d’un conte ventant la rédemption et l’amour. Et les versions de Cocteau et de Christophe Gans se concentrent vraiment sur cette histoire. Dans la version de Disney, le village joue une place importante pour cerner le personnage de Belle. Seule bibliophile du village, elle se démarque des villageois par son intérêt pour la culture et pour privilégier la réflexion à l’impulsivité. Elle est passionnée d’histoires d’amour et très apte à aider son père à la fabrication de ses inventions. Cette patience, cet espoir et cette réflexion lui permettent de laisser sa chance aux serviteurs-objets et à la Bête.
Dans le film, Belle, incarnée par Emma Watson, est une inventrice cherchant à simplifier ses tâches pour passer plus de temps à la lecture. Tout aussi idéaliste concernant l’amour, elle se sacrifie pour son père et se trouve retenue par la Bête. Renforcer le rôle de Belle est un moyen d’actualiser le conte, de rendre cette partie plus affirmée et signifiante. L’éducation des jeunes filles est mise en avant dans le personnage de Belle qui tente d’apprendre à lire à une petite fille alors que seuls les garçons fréquentent l’école du village. Ce qu’on attend d’une jeune fille dans le village c’est d’être une bonne épouse, une bonne mère (comprenez ventre) et surtout de ne pas faire de remous dans l’ordre établi.
C’est d’ailleurs ce que permet d’exprimer le personnage de Gaston : il cherche une bonne épouse mais ne semble pas intéressé par celles qui correspondent à ses attentes, c’est Belle qu’il souhaite car elle se démarque des autres. Si cela est possible, Gaston est encore plus caricatural dans le film que dans le dessin animé. Il fait un intermédiaire à la révélation du personnage de Le Fou.
Ce personnage est celui qui a fait le plus parler dans les critiques car il fait plusieurs fois allusion au fait d’aimer Gaston. Cette homosexualité, ni affirmée ni dissimulée, me semble avoir été une tentative des studios Disney de tester la réceptivité du public à l’ajout de personnages plus divers. Les contes de fées sont un moyen pour les enfants de se préparer à une vie d’adulte. Cela les prépare à vivre, à s’affirmer, les préviens de dangers qui peuvent advenir. Dernièrement les studios ont ouverts le modèle de la princesse à des horizons qui dépassent le mariage et l’amour (Rebelle, La Reine des neiges) et l’homosexualité serait un nouvel horizon bénéfique à la représentation pour les enfants qui auront à affirmer leur nature dans leur famille plus ou moins réceptive. J’espère que l’expérience sera renouvelée.
Autre ajout du film par rapport au dessin animé : la raison de la venue de Belle et son père dans ce village. Et c’est aussi un moyen de développer leur histoire et de faire un lien avec une réalité moins féerique. Cela permet de développer une nouvelle chanson, magnifique, une nouvelle raison de complicité entre Belle et la Bête. Belle et Maurice ont fuit Paris à cause de la peste qui a emporté la mère de Belle. C’est alors qu’ils sont arrivés dans cette petite ville de province.

Si Emma Watson est une raison de mon amour pour ce film, ses qualités d’actrice me font oublier sa présence en tant que femme pour ne plus voir que Belle. Je comprend son choix d’accepter ce film qui est très beau et dont le message est très positif. Ce film est un éloge de l’ouverture d’esprit, de la culture et de la bonté. Il parle toujours d’espoir et de rédemption ainsi que d’amour. Il est toujours aussi fun de voir les domestiques-objets chanter, danser et accompagner Belle et la Bête l’un vers l’autre.
Je ne saurais que vous conseiller de voir ce magnifique film !