« Né en 1848 à Paris, Caillebotte est célèbre pour son évocation des quartiers haussmanniens, mais il a partagé sa vie – et son oeuvre – entre la capitale et ses lieux de villégiatures. C’est à la campagne, dans le domaine familial d’Yerres, qu’il prend goût à la nature et qu’il peint ses premières études sur le motif. Plus tard, il acquiert au Petit Gennevilliers une propriété située sur les bords de Seine, en face d’Argenteuil où Claude Monet a travaillé avant lui.
Quand elle devient sa résidence principale en 1887, Caillebotte l’agrandit, y fait construire un atelier, une serre et crée un jardin débordant de fleurs. A cette époque, l’artiste se rapproche de Monet, dont il collectionne les tableaux et qu’il a initié au jardinage aux temps héroïques de l’impressionnisme. Passionnés l’un et l’autre d’horticulture, ils se voient régulièrement, échangent des conseils et consacrent beaucoup d’énergie à la création de leurs jardins respectifs. A partir de 1890, Caillebotte s’inspire quasi exclusivement du domaine du Petit Gennevilliers et envisage de peindre un ample décor floral destiné à sa salle à manger. A sa mort en 1894, ce projet reste inachevé. Puis, la propriété disparaît définitivement sous les bombardements en 1944. Entre-temps, l’idée d’un all-over peint qui se substituerait aux murs et plongerait celui qui le contemple dans un espace végétal foisonnant a trouvé son accomplissement avec les grandes décorations de Monet conservées à l’Orangerie.
Le parcours de l’exposition suit l’évolution thématique de l’oeuvre de l’artiste, de la ville à la campagne. Elle s’ouvre sur les descriptions distanciées de la métropole haussmannienne et se conclut dans l’exubérance colorée du jardin des bords de Seine. Un profond renouvellement stylistique accompagne cette progression, vers une palette chromatique toujours plus forte et plus riche soutenue par un pinceau de plus en plus libre. »
Retrouvez l’article sur ma visite de l’exposition Caillebotte jardinier ici.